La sophrologie est une méthode thérapeutique en plein essor. On en entend beaucoup parler. Pour autant, elle n’est pas encore totalement connue. La sophrologie reste même bien mystérieuse pour certaines personnes, laissant une large place aux préjugés et fausses idées.

C’est pourquoi à travers cet article, je vous propose de faire le point en démêlant le vrai du faux. Quinze affirmations non exhaustives mais particulièrement répandues.

1- “ La sophrologie, ce n’est que de la relaxation”

Oui et non. 

Cela reste très réducteur. La sophrologie n’est pas de la simple relaxation comme on pourrait le penser. Il est vrai que la pratique débute par un relâchement musculaire et mental qui s’apparente à de la relaxation. Mais celle-ci n’est pas une fin en soi. C’est un moyen d’accéder à un niveau de vigilance situé entre la veille et le sommeil qui permet de travailler sur l’objectif de la séance. C’est en effet dans cet état de conscience modifiée que divers exercices seront appliqués, en fonction de l’objectif recherché. La sophrologie amène donc à la relaxation, mais elle ne s’y limite pas. 

2- “C’est de la respiration”

Oui et non. 

La sophrologie mobilise bien la respiration (en même temps, la respiration reste une technique très utile pour vivre). Mais elle la combine avec des techniques de relaxation, de mouvements corporels simples et de visualisations.  Comme la relaxation, la respiration est un moyen pour travailler sur l’objectif de la séance. Elle permet de relâcher les tensions du corps et d’apaiser le mental

Idées reçues sur la sophrologie
Respirer est un excellent outil pour vivre, en fait…

3- “C’est juste de la méditation”

Non. 

Certes la pleine conscience ou mindfulness se développe et gagne en visibilité. Certes on retrouve des principes communs avec la sophrologie. Par exemple, il est important que la personne se concentre sur l’instant présent, sur ses ressentis, ses sensations…. Toutefois, l’approche est plus guidée en sophrologie. Chaque temps de pratique a une intention donnée. Par ailleurs, la sophrologie propose un cheminement vers un objectif, un travail sur une problématique. Enfin, les exercices de visualisation ne se concentrent pas nécessairement sur le temps présent. Ils peuvent proposer de changer de temporalité (en utilisant le passé ou le futur).

4- “Il parait que c’est une secte”

Non, mais… 

Cette idée est de moins en moins répandue, mais certaines personnes peuvent encore associer la sophrologie à une pratique « spirituelle », voire une secte ou encore une religion. La sophrologie ne repose sur aucune croyance. Elle ne se base sur aucun courant spirituel. Le sophrologue n’impose aucun dogme et s’interdit tout prosélytisme (si c’est le cas, fuyez !). En revanche, il respecte votre liberté, vos convictions, vos valeurs et vos croyances.

Malheureusement, le métier de sophrologue n’est toujours pas encadré à ce jour. Et comme dans tout domaine lié au développement personnel et au mieux-être, la dérive sectaire peut malheureusement exister. Afin de limiter les risques, il convient de se renseigner sur la formation du sophrologue. Une formation initiale dans une école qui délivre un titre inscrit au RNCP (Répertoire National de Certifications Professionnelles) est déjà un gage d’un certain niveau de qualité et de sérieux. Il faut impérativement fuir les formations en e-learrning proposées par certains organismes en 15 jours. Il est souvent facile de trouver ces informations en consultant le site internet du sophrologue. 

Toutefois, la formation ne fait pas tout. Il faut également prendre en considération les règles éthiques et déontologiques que suit le sophrologue. Il est possible de connaître aisément ces règles lorsque le sophrologue est adhérent d’un syndicat professionnel. Il en existe plusieurs et notamment le Syndicat des Sophrologues Professionnels (SSP), la Chambre Syndicale de la Sophrologie et le Syndicat des Sophrologues Indépendants (SSI). Il faut noter que ces organismes proposent des annuaires de leurs membres.

Idées reçues sur la sophrologie
Rare image d’une séance collective de sophrologie païenne en plein air…

5- “C’est un truc de fille

Oh non ! 

Cette thérapie n’est pas genrée ! Il n’y a aucune raison que cette méthode s’adresse davantage à un public féminin qu’à un public masculin. Il s’agit d’une méthode s’adressant à tout le monde, aussi bien aux enfants qu’aux adolescents ou aux adultes, sans condition physique minimum.

La seule limite à la pratique de la sophrologie peut résider dans le fait de souffrir d’une maladie psychiatrique. Dans cette hypothèse, un avis sera demandé  au médecin qui suit la personne pour cette pathologie, afin de s’assurer de la compatibilité de la sophrologie avec son état.

6- “Comme il ne faut voir que le positif, cela rend naïf, imbécile heureux

Bah… Non. 

L’idée n’est pas de devenir idiot ou naïf et de nier les difficultés. Il s’agit de développer un regard plus positif et plus optimiste. Au final, vous serez mieux armé.e.s pour affronter vos obstacles et problématiques. 

Il s’agit donc plutôt d’apprendre à voir le verre à moitié plein.

Idées reçues sur la sophrologie
En même temps, être heureux / heureuse, c’est pas mal non plus…

7- “Il faut y croire pour que ça marche”

Non, mais…

L’effet de la sophrologie diffère selon la personnalité de chaque personne. Arriver au lâcher-prise ou à tout autre objectif fixé dans le cadre d’un accompagnement peut parfois prendre du temps. Mais encore faut-il donner sa chance à la méthode ! Il faut un minimum d’engagement et d’enthousiasme pour mener à bien cette thérapie. Il n’est donc pas question d’y croire ou pas, mais de se tourner vers un.e sophrologue compétent.e et de s’investir avec sincérité, bonne volonté et objectivité.

8- “Je pense que je ne serais pas assez réceptif”

Non.

Cela rejoint le point précédent. Il n’y a pas besoin d’être « réceptif » pour pratiquer la sophrologie. Elle est basée sur des exercices faciles et accessibles pour tous. Il est tout de même important d’être volontaire pour réaliser les séances. Et c’est avec de la pratique que l’on peut percevoir les bienfaits.

Idées reçues sur la sophrologie
C’est beau. Mais vous ne l’apprendrez pas en sophrologie.

9- “Cela apprend juste à être zen”

Non.

La pratique de la sophrologie vous propose des techniques pour apprendre à gérer votre stress. Nuance. Vous serez toujours exposé.e.s à des situations stressantes. Grâce à la sophrologie, vous serez davantage en capacité de gérer votre stress et vos émotions en appliquant les exercices. Mais cela n’élimine pas le stress comme par magie. De plus, le stress est un phénomène physiologique naturel et utile. Et même votre sophrologue peut stresser !

10- “La sophrologie et l’hypnose, c’est la même chose”

Non (mais).

Le fondateur de la sophrologie s’est intéressé (entre autres techniques) à l’hypnose. Ainsi, la sophrologie et l’hypnose ont certains points communs. Il s’agit par exemple de l’utilisation de la voix, de la visualisation et de la modification du niveau de vigilance (passage à un état d’attention situé entre la veille et le sommeil, scientifiquement mesurable grâce à un électro-encéphalogramme).
Mais la sophrologie et l’hypnose diffèrent surtout en plusieurs points.

En sophrologie, outre les suggestions mentales, on utilise des exercices « dynamiques », alliant mouvements doux et respiration, alors qu’en hypnose les séances se déroulent d’une manière statique.
Le niveau de vigilance recherché lors des séances d’hypnose (ondes cérébrales thêta) est plus profond que le niveau de vigilance recherché en sophrologie (ondes cérébrales alpha).
Enfin, en hypnose, on fait appel aux ressources de l’inconscient, alors que la sophrologie s’adresse à la conscience de l’individu.

Idées reçues sur la sophrologie

11-  “Cela marche immédiatement, comme par magie”

Non (désolée).

La sophrologie n’est pas de la magie (et c’est bien dommage). Il est important de comprendre que cette discipline requiert pratique personnelle et patience. Par ailleurs, plusieurs paramètres peuvent entrer en ligne de compte. Ainsi, l’effet de la sophrologie va dépendre de votre personnalité, de votre état de santé, de votre état d’esprit… Lorsque nous venons à une séance de sophrologie, notre niveau d’énergie, notre humeur, notre capacité de concentration, notre envie, etc. peuvent impacter la pratique. La répétition régulière des exercices permet alors de « lisser » ces impacts et de profiter pleinement de la sophrologie. De plus, la résolution d’un problème nécessite souvent (également) un changement sur soi. Et cela, ça prend du temps. 

12 – “La sophrologie est un soin énergétique”

Non. Et non.

La sophrologie ne fait pas appel à des énergies cosmiques ou autres.

Il existe moultes techniques dites énergétiques (magnétisme, reiki, …). Celles-ci induisent que chacun possèderait en lui un fluide, une énergie, qu’il pourrait transmettre à l’autre et faire circuler en lui.

En sophrologie, on utilise la respiration, la détente musculaire et la visualisation positive. Il n’est pas question d’énergie ou de fluide. La sophrologie repose sur des concepts thérapeutiques éprouvés. Le consultant va puiser en lui ses propres ressources pour être acteur de son bien-être.

Si votre sophrologue vous parle d’énergie, cherchez-la en vous et fuyez !

Idées reçues sur la sophrologie
Motivé.e., motivé.e…

13- “Je vais être complètement dépendant de mon sophrologue”

Non.

Au contraire. Le but du sophrologue est de vous conduire vers cette autonomie le plus rapidement possible. C’est une méthode qui va vous rendre responsable de vous même, plus autonome, plus confiant.
Acquérir cette autonomie nécessite un entraînement des techniques pratiques en séance. Lorsque que vous les aurez assimilées, vous pourrez ainsi les intégrer dans votre vie quotidienne.

14-  “Aller voir un sophrologue coûte cher”

Oui et non. 

Tout est relatif ! Ce n’est évidemment pas gratuit. Mais la sophrologie est une thérapie dite brève : il faut compter en moyenne environ 8 séances pour un accompagnement de qualité.

Le sophrologue est censé vous guider vers votre autonomie. Ainsi, au bout de quelques séances, vous serez à même de pratiquer seul.

Il est également possible de pratiquer la sophrologie en groupe, ce qui revient en général à une quinzaine d’euros par séance, voire moins.

Il faut savoir également que de plus en plus de mutuelles prennent un certain nombre de séances en charge.

Au final, tout dépend à combien vous évaluez votre bien-être.     

15-  “Mon sophrologue fait d’excellents massages”

Non. Non. Et non.

Un sophrologue ne masse pas. C’est une technique verbale, sans musique, sans odeur et non tactile.

Par son discours, le sophrologue va guider la personne pendant la séance. Ainsi, par l’intermédiaire de sa voix et du vocabulaire choisi, le praticien interagit avec le consultant. Le ton de la voix est doux et monocorde et les mots utilisés correspondent au registre verbal de la personne ainsi qu’à l’objectif de la séance. Des moments de silence plus ou moins longs viennent ponctuer ce discours, afin de permettre l’intégration des différents ressentis.

Si votre sophrologue est en train de vous masser, c’est que vous vous êtes peut-être trompé.e.s d’adresse.

Idées reçues sur la sophrologie
Ceci n’est pas une séance de sophrologie

Conclusion

C’était un petit résumé de quelques idées reçues rencontrées par les sophrologues. Il y en aurait évidemment bien d’autres à aborder.

Cette discipline est un formidable outil d’accompagnement et de développement. Et finalement, l’idéal est de venir tester une séance et se faire sa propre opinion.

N’hésitez pas à me contacter pour toute autre précision et explication.

Sophrologie et TCA